|  | Denis Dailleux   "We shall meet again"   Exposition du  28 octobre au 3 décembre 2016                 
 Nyamo est un jeune pêcheur.Quand il n'est pas en mer pour assurer sa survie, il joue au foot avec  ses amis. Il a l'allure et l'élégance d'un prince et, chaque fois que  je le salue pour lui dire au revoir, il me regarde du haut de son mètre  quatre-vingt-dix et, comme un monarque qui s'adresse à ses sujets, me  dit :
 "We shall meet again"
 Denis Dailleux
   
 Après avoir découvert l'Égypte et publié, en 1997, "Habibi Cairo"  ("Le Caire mon amour") aux éditions Filigranes, Denis Dailleux décide de  quitter Paris pour vivre dans cette ville qu'il n'a cessé, depuis, de  photographier. C'est dire l'engagement qu'il porte à des projets  photographiques qui deviennent projets de vie.En 2009, en quête de nouveau horizons de création, il visite le Ghana,  porté par l'envie de suivre les traces d'un photographe qu'il admire  depuis toujours : Paul Strand ("Living Egypt", classique de l'édition  photographique, l'avait déjà inspiré. "Ghana : an African portrait",  ultime ouvrage de Strand, publié en 1976, lui suggérait la suite...).
   Les pêcheurs du port de James Town, ancien quartier d'Accra, la  capitale, deviennent l’un de ses sujets favoris, avant qu'il ne  découvre, guidé par ses amis Francis et Joseph, la région Ashanti et les  villages des bords de la Volta. Ce sont les rencontres, les liens tissés à travers elles avec un pays, qui sont l'âme du travail de Denis Dailleux.
 Après plus de quinze séjours et des centaines de photographies, Denis  Dailleux réalise enfin son livre sur le Ghana, publié avec soin par les  éditions Le Bec en l'air. Ceci nous offre l'occasion de cette  exposition, qui vient compléter la première que nous avions fait en 2011  sur ce travail au long cours.
   En Égypte comme au Ghana, Denis Dailleux se porte naturellement vers  les quartiers populaires. Il y discerne la beauté du quotidien, la  noblesse des gens, sans pourtant idéaliser leurs difficiles conditions  d'existence.Il suit en cela les traces de Paul Strand, dans un équilibre complexe,  celui d'un regard subjectif qui touche en évitant l'outrance, qui reste  doux sans occulter la réalité, qui parle de soi en s'ouvrant au monde.
 
 Didier Brousse 
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