dossier de presse   invitation  

 

 
  Marcelo Fuentes, Sans titre (Aquarelle)  

 

 

 

 

"Villes et paysages"

 

Bernard Plossu / Marcelo Fuentes

 

Exposition du 11 septembre au 18 octobre 2014

 

 

C'est avec un grand plaisir que nous proposons cette rencontre entre les photographies de Bernard Plossu et les peintures et dessins de Marcelo Fuentes, rencontre directement inspirée par l'exposition "Ciudades y Paisajes", créée en 2006 par Salvador Albiñana pour le MuVIM (Museo Valenciano de la Ilustración y la Modernidad) à Valence, Espagne.
Dans le livre édité à cette occasion, Salvador Albiñana explique les raisons d'un tel rapprochement :

 

"Après la mort de Jean-Baptiste Corot, en 1875, on a trouvé dans son atelier plus de trois cent photographies, pour la plupart des paysages. Le nom du paysagiste me venait à l'esprit alors que Marcelo Fuentes parlait de l'idée de préparer une exposition avec Bernard Plossu. Je connaissais déjà l'estime de Fuentes envers Corot, notamment pour ses oeuvres italiennes. J'ai su après qu'il s'agissait d'un amour partagé : "Ma dette : Corot et Malevitch", écrivait Plossu il y a quelques années.
Et ce n'est pas leur seul trait commun. Ils sont proches aussi par leur condition d'artistes voyageurs des villes et autres paysages, par leur goût du petit format, et par leurs intérêts croisés entre la peinture et la photographie.

Réunir les oeuvres de Plossu et de Fuentes nous permet de mettre en lumière certaines questions, comme celle de la distance entre acte et oeuvre dans l'un et l'autre médium, la perception inégale du temps dans la peinture et la photographie. John berger a écrit que, à partir du moment où l'image photographique est produite de manière instantanée grâce à la lumière, la figuration ne se trouve imprégnée ni d'expérience ni de conscience; le photographe, il est vrai, choisit le sujet, mais le rapport entre l'image et sa représentation est immédiate, elle n'est pas construite, contrairement à celle établie par le peintre, dont l'œuvre contient le temps que l'on passe à la faire.

Dans ce sens, on rejoint l'observation d'Henri Cartier-Bresson : la photographie est une action immédiate; le dessin, une méditation."

 

Les deux autres préfaciers de cet ouvrage, Juan Manuel Bonet et Farid Abdelouahab, livrent aussi des réflexions éclairantes sur les deux artistes :

 

"Marcelo Fuentes regarde les villes comme si elles étaient des natures mortes. Sa manière de dire, en peinture, les édifices, ne nous rappelle pas tant Edward Hopper (bien que, entre autres sujets, il ait souvent peint New York, et New York prend inéluctablement chez presque tous les peintres un certain air hopperien, avec ses briques rouges, ses escaliers d'incendies, ses réservoirs d'eau) que, surtout, Giorgio Morandi."
Juan Manuel Bonet

 

"Plossu réalise de nombreux clichés à bord de voitures et de trains alors que Fuentes intègre dans ses compositions et leurs matières picturales les effets de la vitesse et des trajets périphériques. Les points de vue ne relèvent pas d'une relation frontale, mais des à-côtés, pour l'un comme pour l'autre la distance qui nous sépare des objets des paysages est imposée par les structures urbaines et les réseaux routiers."
Farid Abdelouahab

 

On voit que les raisons de cette rencontre tiennent à la fois de l'amitié, des affinités d'intérêts et de forme, mais suscitent aussi des réflexions stimulantes sur les deux formes d'art, leur pratique et leur rapport au monde.

 

 

Galerie Camera Obscura

 

268, boulevard Raspail

75014 Paris

 

mardi - vendredi 12h - 19h / samedi 11 - 19h